Je m'appelle Caroline. Je suis la maman de Jérémie et Rosalie, qui a
été diagnostiquée diabétique T1 il y a presque un an.
Camille m'a invité à écrire un billet sur la rentrée de Rosalie à la
maternelle.
Nous sommes vendredi soir, je m'assois à la table de la cuisine et je
regarde les pages bien remplies que j'ai déjà écrit depuis mardi
dernier. Je me rend compte que c'est beaucoup trop long. Je recommence.
Après trois jours d'école, je me rend compte que chaque jour a été très
différent en émotions. Je suis maman à la maison et Rosalie n'a jamais
fréquenté la garderie. Son entrée à la maternelle est d'autant plus
stressante pour moi. Mais avoir un enfant diabétique qui fait son entrée
à l'école, c'est encore pire.
Premier jour : Je suis terrifiée et je suis sur l'adrénaline. Ma fille
est heureuse de prendre l'autobus pour aller à l'école rencontrer plein
de nouveaux amis.
Dans l'avant-midi, nous avons été invités par son enseignante à aller
faire une présentation sur le diabète aux amis de la classe. Au début de
la présentation, une immense bouffée de tristesse m'a envahie. J'aurais
aimé que ma Rosalie ait la même rentrée que les enfants qui étaient en
train de me regarder, les yeux ronds, leur expliquer comment Rosalie
allait faire ses glycémies.
Quand ma belle grande fille est revenue de l'école, elle était tellement
heureuse. Elle m'a dit : « Je ne peux pas croire que je vais à l'école!
». Je lui ai répondu que moi non plus, je n'arrivait pas à le croire!
Ha ha ha!
Je respirait mieux, j'avais survécu à la première journée.
Deuxième jour : Je me suis levée le cœur léger. Je n'avais aucun stress
et ma fille était heureuse de retourner à l'école. Ce qui m'aide, c'est
qu'elle vient dîner à la maison, alors aucune injection d'insuline à
l'école. Quand elle est montée dans l'autobus, accompagnée de son grand
frère (un autre stress de moins) et qu'elle m'a dit « à ce midi maman!
», je n'avais plus le stress du matin d'avant, mais je la trouvait
tellement petite avec son gros sac à dos. C'était bien vrai que mon
bébé qui a seulement 4 ans était tout à coup devenue bien grande, bien
trop vite à mon goût. Je suis revenue chez moi le cœur bien gros.
Je me suis surpris, cette journée là, à ne pas vraiment stresser pour
son diabète. C'était un soulagement. J'avais plutôt la nostalgie de
notre vie d'avant.
Troisième jour : La journée a très bien commencée. Nous avions très
hâte à 13h00 car l'école avait organisé une parade pour tous les élèves,
de la maternelle jusqu'à la 6e année, pour fêter la rentrée.
C'est après la parade que la journée est devenue moins belle. Quand
nous sommes arrivés dans la cour, Rosalie m'a demandé de lui faire un
gluco (que j'aurais fait même si elle ne l'avait pas demandé). Un beau
6.5 avec encore de l'insuline active de son diner et une marche de 45
minutes dans le corps, c'était certain qu'elle continuerait à
descendre. Après avoir mangé du sucre devant tous ses amis (il faut
bien avoir des avantages quand on vit avec le diabète!), j'ai expliqué à
l'enseignante ce que je venais de faire et lui ai demandé de refaire une
glycémie 25 minutes plus tard, soit juste avant son départ en autobus.
Elle m'a répondu qu'elle pourrait le faire dans 10 minutes, mais que
plus tard ça serait compliqué. C'était comme si j'avais demandé
l'impossible, ça semblait très compliqué. J'ai fini par l'emmener tout
de suite avec moi. À ce moment là, j'aurais hurlé et pleuré, mais c'est
plutôt ma fille qui l'a fait une fois dans l'auto car elle aurait voulu
prendre l'autobus. Ce soir, j'ai encore envie de pleurer. Le diabète
me fais chier!
Cet après-midi m'a fait réaliser que les 178 prochains jours d'école me
feront passer par une très grande gamme d'émotions. Chaque jour sera
différent et j'aurai beaucoup plus de cheveux blancs dans le « toupet »
au mois de juin.
Ce qui est le plus fâchant, c'est de réaliser que les gens qui nous
entourent ne comprennent pas la gravité du diabète.
Je nous souhaite à tous, malgré tout, une belle année scolaire.
Merci Camille pour ta grande confiance.
Caroline xx.
Merci Caroline pour ton partage!
La maternelle me semble tellement loin derrière que j'en avais presque oublié le tourbillon de stress qui vient avec!
Je l'ai déjà mentionné à plusieurs reprises mais je vais le dire encore, Les gens qui entour Jacob dans son quotidien t'étudiant sont tous des gens formidables, compréhensifs et surtout ils ont saisis l'enjeu qui vient avec le diabète type 1.
Chantale, je ne te remercirai jamais assé pour ce que tu fais pour mon Lapin...même si je sais que cela fait parti de tes tâches de travail, personne ne t'oblige à être aussi extraordinaire ...tu l'es, c'est naturel chez toi!
Et pour vous? Comment ce déroule la rentrée?
le billet du soir (suis en France!) qui met la larme à l'oeil. je ne suis pas maman de diabétique, je suis "juste" T1 mais je comprend trop bien ces inquiétudes et me rappelle encore des larmes de crocodiles des rentrées de maternelle...les miennes! pas ma fille qui était heureuse! j'ai envie de vous dire qu'il faut prendre l'institutrice entre quatre eux, quitte à mandater un membre de l'équipe médicale de votre fille. Il faut lui donner un bon électrochoc informatif pour qu'elle comprenne que le risque premier d'une glycémie poussée à son extrême c'est le coma, qu'elle va risquer ce qu'on appelle chez nous la non assistance à personne en danger, ne pas hésiter à jouer la carte sentimentale si cette femme a des enfants et lui demander de se mettre à votre place. Il existe ici des personnels sociaux qui travaillent dans la classe à la surveillance des enfants avec une pathologie (malheureusement seulement en temps partiels) est-ce que ce genre de personnes n'existerait pas chez vous? mais vraiment insistez, l'institutrice DOIT comprendre quel est son rôle un peu particulier dans la vie de votre enfant et tant pis si vous passez pour une maman un peu pénible, quand la vie de nos petits bouts est en jeu plus rien d'autre ne compte. je vous envoie toutes mes meilleures pensées en espérant que tout se déroule au mieux pour cette première année et que votre puce s'épanouisse! il ne faudrait pas que votre stress la fasse se sentir à part, privée de certaines activités, ça serait dommage.
RépondreSupprimerJe vous comprend tellement... il s'agit pour nous de notre deuxième entrée scolaire avec le diabète et la première rentrée sous pompe !!! OUfff nous n'avons eu que très peu de support du CLSC... mais heureusement le personnel de l'école est déterminé et motivé UNE CHANCE!!! Toutefois je dois tout de même me rendre à l'école 3 fois par jour pour ma poulette T1 et enseigner à son institutrice ce que c'est le diabète de type 1 et son rôle pour prendre soin de ma fille au quotidien... l'an dernier n'a pas été de tout repos... Une montagne russe d'émotion digne de Walt Disney! Plusieurs fois par semaine son enseignante m'appelait pour obtenir mes conseils à chaque fois que le téléphone sonnait et sonne encore au bureau je ne peux m'empêcher d'avoir le cœur qui palpite et les jambes aussi molles que du spaghetti, mais la morale de tout ça c'est qu'on survie! le diabète est maintenant partie intégrante de nos nuits, de nos journée tout comme nos incompréhensions face à certaines glycémies inexpliquées... ce n'est pas toujours facile mais jamais même en l'ayant su que je retournerais en arrière... Notre princesse est précieuse il suffit maintenant de le faire comprendre aux autres puisque moi aussi j'ai le sentiment que les gens ne comprennent pas tous les enjeux qui existe pour une famille dont un des enfant est diabétique... Bonne rentrée scolaire et COURAGE !!!
SupprimerAmélie